Sahar Bagheri

نوشته شده توسط Admin در 10 فوریه 25

سحر باقری

ABSTRACT (EN)

ABSTRACT (FR)

ABSTRACT

 Sahar Bagheri is a Ph.D. candidate in Political Economy in the IRIS laboratory (USPN) and a Non-Tenured Teaching and Research Fellow in Economics at the University of Sorbonne Paris Nord. Her research focuses on development studies, particularly on the political economy of stateless nations and social conflicts, concentrating on the Kurds in the Middle East. Her doctoral dissertation examines the political economy of the Kurdish national struggle in Iran from 1979 to 2024. She holds a Bachelor’s in Economics from Allameh Tabatabai  University in Tehran and a Master’s in Development and Planning Economics from Alzahra University in Tehran. 

Doctorant en économie politique au sein du laboratoire IRIS (USPN)

Sahar Bagheri est doctorante en économie politique au sein du laboratoire IRIS (USPN) et chargée de cours et de recherche non titulaire en économie à l’Université Sorbonne Paris Nord. Ses recherches portent sur les études de développement, en particulier sur l’économie politique des nations sans État et des conflits sociaux, avec un accent sur les Kurdes au Moyen-Orient. Sa thèse de doctorat examine l’économie politique de la lutte nationale kurde en Iran de 1979 à 2024. Elle est titulaire d’une licence en économie de l’Université Allameh Tabatabai à Téhéran et d’un master en économie du développement et de la planification de l’Université Alzahra à Téhéran.

بقا از طریق غیررسمی بودن مرز: رژیم ایران چگونه از طریق اقتصادهای مرزی قدرت خود را تحکیم می‌بخشد

 
Survival Through Cross-border Informality: How Iran’s Regime Consolidates Power via Border Economies

Cross-border informality in the Middle East, often viewed through a security lens, offers crucial insights into the political economy of regimes like Iran. This presentation argues that such informality illuminates the Iranian regime’s resilience, both politically and economically, and its intricate relationship with organized corruption. While mainstream economics emphasizes oil, state-business relations, and social contracts, research on the MENA region highlights the role of border economies. These borderlands, where state and market intersect, offer a unique window into Iranian authoritarian durability. Drawing on institutional economics, this presentation explores three key dimensions. First, rents generated through smuggling, akin to those from protected industries, create politically consequential elite, aligning their interests with regime continuity. Second, these economies buffer the regime against internal and external shocks, such as international sanctions. Third, informal trade constitutes a crucial component of social pacts between the state, citizens, and elites, contributing to stability and control in borderlands. Focusing on the Kurdish regions along the Iran-Iraq frontier, this presentation demonstrates how the state’s selective resource distribution and spatial projection of power have fostered a specific border development pattern. It argues that the cross-border smuggling networks of oil, currency, and other commodities enable the Iranian state to survive during challenging times while simultaneously controlling Kurdistan. By transforming this border region into a zone of intensified state presence and influence (a “state space”), the regime extracts rents, reinforces the core-periphery development dynamic, and establishes informal cross-border trade as a major employer of the Kurdish workforce. This analysis reveals how the regime leverages border economies to consolidate power and ensure its resilience, highlighting the crucial link between smuggling and statecraft in Iran.

Survie par l’informalité transfrontalière : comment le régime iranien consolide son pouvoir via les économies frontalières

L’informalité transfrontalière au Moyen-Orient, souvent perçue à travers un prisme sécuritaire, offre des perspectives cruciales sur l’économie politique des régimes comme l’Iran. Cette présentation soutient que cette informalité éclaire la résilience du régime iranien, tant sur le plan politique qu’économique, ainsi que sa relation complexe avec la corruption organisée. Alors que l’économie traditionnelle met l’accent sur le pétrole, les relations entre l’État et les entreprises, et les contrats sociaux, les recherches sur la région MENA soulignent le rôle des économies frontalières. Ces zones frontalières, où l’État et le marché se rencontrent, offrent une fenêtre unique sur la durabilité autoritaire iranienne. S’appuyant sur l’économie institutionnelle, cette présentation explore trois dimensions clés. Premièrement, les rentes générées par la contrebande, similaires à celles des industries protégées, créent des élites politiquement influentes, alignant leurs intérêts avec la continuité du régime. Deuxièmement, ces économies protègent le régime contre les chocs internes et externes, tels que les sanctions internationales. Troisièmement, le commerce informel constitue un élément crucial des pactes sociaux entre l’État, les citoyens et les élites, contribuant à la stabilité et au contrôle des zones frontalières. En se concentrant sur les régions kurdes le long de la frontière Iran-Irak, cette présentation démontre comment la distribution sélective des ressources par l’État et la projection spatiale du pouvoir ont favorisé un modèle de développement frontalier spécifique. Elle soutient que les réseaux de contrebande transfrontalière de pétrole, de devises et d’autres marchandises permettent à l’État iranien de survivre pendant les périodes difficiles tout en contrôlant le Kurdistan. En transformant cette région frontalière en une zone de présence et d’influence accrues de l’État (un “espace étatique”), le régime extrait des rentes, renforce la dynamique de développement centre-périphérie et établit le commerce transfrontalier informel comme un employeur majeur de la main-d’œuvre kurde. Cette analyse révèle comment le régime utilise les économies frontalières pour consolider son pouvoir et assurer sa résilience, mettant en lumière le lien crucial entre la contrebande et l’art de gouverner en Iran.